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03/11/2017

Le retour1 transféré de FB

Dans la rubrique « Moments de vie »

Nous voilà donc arrivés à Guatemala City sans que j’aie eu l’occasion de vous conter la matinée surréaliste de samedi, jour de notre départ.
Vous savez tous que nous avions une Cuore à vendre. Les jours passaient sans amateur sérieux et voilà que vendredi se manifestent deux acquéreurs potentiels qui, après avoir essayé l’auto, nous versent un acompte et s’en vont rechercher le reste avec l’idée d’enlever le véhicule le lendemain matin à 10 heures. Vous imaginez notre satisfaction de pouvoir mettre cette vente derrière nous avant notre départ.
Vendredi, début d’après-midi, mon fils François repère un renard dans notre jardin ! Il semble en mauvais état de santé et craignant la rage, Marjo appelle la police afin qu’elle vienne nous en débarrasser. Un policier se pointe assez rapidement et la chasse commence. Le goupil sentant, à travers l’arrivée de l’agent en uniforme, comme une menace, un jeu du chat et de la souris s’installe : mon fils d’un côté avec une bêche, le policier de l’autre, pistolet armé, prêt à en découdre avec le pauvre animal de plus en plus terrorisé.

Alors que le chassé-croisé s’organise autour de la maison, un ouvrier travaillant au chantier en cours dans la rue du Hêtre Pourpre en face de la poste, m’interpelle et me signale qu’une dame a accroché la Cuore au volant d’une voiture sans permis AIXAM rouge et qu’elle s’en est allée sans état d’âme ! Un ouvrier avait pris le n° d’immatriculation qui s’avérera erroné.
Comment pensez-vous que j’ai pris la chose ? Bien évidemment mal, très mal !… Au même moment, le renard court toujours. Le policier, craignant les ricochets dans une zone urbaine rate plusieurs fois son tir si bien que François, excédé de voir le renard poursuivre ses fuites successives, lui balance au passage un coup bien appliqué du plat de sa bêche. Le goupil rend l’âme ou presque laissant à son immobilité le temps au policier de lui placer le coup de grâce ! « Ah, quelle journée ! » se désole le gardien de la paix. A peine a-t-il fini de se plaindre que je lui tombe dessus avec une plainte pour délit de fuite qui le laisse sans voix, lui qui s’était préparé à une petite journée de tâches administratives…
Je vous passe les recherches téléphoniques pour l’identification de l’automobiliste indélicate qui avait, préalablement à l’accident, déclaré aux ouvriers qu’il fallait bien qu’elle se gare en double file pour se rendre chez le médecin… Voilà bien un indice, me direz-vous ! Tout-à-fait d’accord si ce n’est que le médecin en question, se retranchant derrière le secret médical, refuse de nous livrer l’identité de cette patiente…
Pour faire court le problème était que, au moment de l’accident, le véhicule m’appartenait toujours et portait mes plaques d’immatriculation. Je devais porter plainte mais contre X puisque le médecin… Bref, il nous fallait annoncer la mauvaise nouvelle aux acheteurs ! Ayant pu évaluer les dégâts grâce à la gentillesse d’un garagiste consulté vendredi soir, les dommages s’élèvent à environ 300 € que nous avons bien été obligés de déduire du montant convenu pour la voiture.

Bilan de cette situation :

Les heureux nouveaux propriétaires de la Cuore, convaincus qu’ils ont fait une bonne affaire - qui sera résolue avec un petit coup de ponçage et une retouche de peinture - se sont vite éclipsés samedi matin avec le véhicule.
La dame à l’Aixam rouge court toujours… Elle ne risque de toutes façons pas de perdre son permis !
Moi, délesté de 300€ et considérant qu’un tel concours de circonstances ne peut se prendre qu’avec le sourire, j’ai trouvé comme seule échappatoire l’idée de vous conter mon jour J-1 !

03:40 Écrit par Otter2 dans Moments de vie | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

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Moments de vie

Encouragé par vos « like » et commentaires ainsi que par l’opportunité d’une nouvelle aventure, je partage avec vous une des nombreuses surprises qui font le sel de notre voyage…
Ce matin, avec le petit bisou du matin et le « tu as bien dormi mon Amour », Marjo prend sa voix de petite fille et me dit qu’elle doit m’avouer quelque chose. Mon silence en dit long sur la préparation mentale qui se met en place pour accuser la nouvelle. « Ah, bon ? » dis-je. Et Marjo de me raconter que s’étant levée la nuit pour un petit besoin naturel, elle s’est appuyée sur l’évier jouxtant les toilettes… (Là, je retiens ma respiration car, connaissant l’apôtre, je m’attends à tout !) qui n’a pas apprécié et s’est décroché du mur emmenant avec lui le siphon !

(Il faut dire que nous avons débarqué ici par altruisme car la chambre d’hôte que nous occupons fait partie d’une antenne administrative d’un orphelinat du Rio Dulce qui sert à accueillir les orphelins en cas de problème de santé ou autres. La chambre et ses installations sont donc plus que basiques et ce n’est certainement pas l’endroit que nous conseillerions pour un voyage de noces ! L’extrême pauvreté de ces gens font que nous pouvons prendre un peu sur notre confort pour leur apporter notre contribution plutôt qu’à un hôtel voisin où nous serions certainement moins bien accueillis - www.casa-guatemala.org).

Bon, je me lève et, à poils, je vais évaluer la situation car il ne fait aucun doute dans l’esprit de Marjo, que je vais pouvoir réparer ! Arrivé dans les toilettes, je ne peux laisser échapper qu’un : « Ah, bon, quand même ! » Je m’accroupis et constate avec horreur que le siphon est sur le sol et que l’évier est éloigné d’une dizaine de centimètres du mur ! Impossible à réparer en mode « évaluation des dégâts ». Je m’allonge donc sur le carrelage en mode « espoir de réparation » précédé par un geste d’assistance amoureuse de Marjo qui, anticipant le mouvement, se précipite avec une serviette éponge à peine séchée de la veille (une pour deux !) pour m’éviter le contact froid du carrelage ! Pour rappel, je suis toujours à poils et c’est ainsi déshabillé que je pus jouer mon MacGyver en replaçant le siphon qui pouvait encore être revissé. Je raccroche ensuite l’évier sur les supports d’où il s’était "échappé" et demande à Marjo d’ouvrir le robinet. Le siphon fuit - on s’en serait douté - mais pas tant que cela dans le fond. Revenu en mode « debout et content de moi », je dis à Marjo, admirative : « Voilà, ça pourra le faire… Il n’y a plus qu’à signaler la petite fuite à la propriétaire !… » En poursuivant l’utilisation de l’expression « en mode », je me dois de préciser que l’évier et son siphon étaient les survivants de nombreux bricolages et étaient donc en mode « Le premier qui s’accroche, je le dégage ! »

03:34 Écrit par Otter2 dans Moments de vie | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

05/06/2017

2017-2018

Rio Dulce-Cayo Norte (chinchoro bank Mexique) - Grand Cayman - Jamaïque (Montego Bay & Port Antonio) - 

Cayman Brac- Rio Dulce - retour en Belgique (14/6 au    ) -

Démâtage à Cayo Quemado

Chronique de Cayo Quemado en différé car là-bas, internet connais pas (ou presque)

L'endroit est paradisiaque. Les Américains l'ont "colonisé" au point de même lui donner un autre nom : "Texan bay" ! Je m'en offusque mais suis bien le seul...
Nous sommes ici car notre mât devait être déposé pour travaux impossibles à réaliser avec le mât en place. Il s'agit de palier un problème de fragilisation de l'inox en l'absence d'oxygène et confronté à la longue, à d'inévitables entrées d'eau salée. Les cadènes (chain plate en anglais) deviennent cassantes et sont responsables de bien des démâtages sur des navires anciens. Aussi, la prudence étant, nous nous sommes décidés. Et c'est parti : le mât a été déposé à la façon guatémaltèque c'est-à-dire de manière certes rudimentaire (pas de grue !) mais combien astucieuse. J'en profite pour vérifier et remplacer s'il le faut les connexions électriques pendant que notre gréeur s'occupe de déplacer un réa de tête de mât qui nous pose problème depuis des années sans avoir encore pu trouver de solution. Lui, il a vu et compris le problème et a fait ce que j'ai demandé sans faire d'histoires (En Europe ou en Amérique, tout problème est trop rapidement transformé en possibilité de faire de l'argent avec des solutions relevant du "vite fait, mal fait").
Bref, ça n'arrête pas de bosser... par une température que l'échelle Celsius a bien du mal à mesurer et encore moins l'impression ressentie. Pas un souffle de vent. Pas un nuage. Le soleil donne comme le chante si bien Voulzy. Je ne sais s'il me rend intelligent. Je pense que, moins poétiquement, il m'abrutit. Je sue sang et eau comme on dit et je bois des litres d'eau que je rafraîchis au frigo. Je gère l'eau fraîche comme si ma vie en dépendait. La fin de journée s'adapte au coucher du soleil. Quelques heures de bien-être nous sont accordées. On prend une douche que l'on voudrait plus fraîche mais c'est bon quand même de se sentir propre. On s'organise alors pour la soirée. Ici, pas de télévision, pas d'internet... On met l'accent sur le repas du soir. Aujourd'hui, petite salade vinaigrette et fromages (les bons sont rares mais Marjo les trouve). On se fait une petite tente dans le cockpit. Nos lampes solaires sont allumées et, j'ai un peu honte de l'avouer, j´ai lancé le groupe électrogène pour refaire une santé à nos batteries qui, sans l'éolienne (on vient seulement de la remettre en place sur le portique) peinent à maintenir la charge et - j'y arrive - je nous suis placé un p... de super ventilateur qui est en train de nous rassurer que la vie est quand même belle dans le rio Dulce. Je m'en vais terminer cette petite chronique en même temps que faire un sort à cette bouteille de vin que Marjo a sortie pour fêter le remplacement de ces vieilles cadènes (Il paraît qu'à un certain âge, elles cassent comme du verre !). Les nôtres semblent toujours en parfait état mais bon, ce qui compte, c'est que leur remplacement va renforcer la confiance que nous avions déjà dans notre vieux copain de vagabondage. Le gréeur a annoncé quatre jours de travail. Ce sera quatre jours. Un vrai pro ce Tom Gensemer.
Branle-bas de combat ! Voilà que la pluie qui rafraîchit d'atmosphère se met à tomber. Tous les hublots et autres capots ouverts. On se précipite pour tout fermer et moi, ne m'avouant pas vaincu, je reviens dans le cockpit de notre voilier nu de son manque de mât. Il tonne. On compte pour savoir si on reste... La magnifique musique de notre gréeur (Katy Melua) apaise les nombreux roulements de tonnerre de l'orage qui gronde. Mais la musique nous envahit. La nuit est noire, très noire. Seuls les éclairs illuminent le mouillage. Moi, je me sens, bien assumant avec bonheur mes 67 printemps...et regrettant de ne pouvoir remercier pour tous les happy birthdays reçus.
Je reprends le clavier... Après une douche d'eau de pluie enfin fraîche prise dans le cockpit, je suis rentré. Il éclaire et tonne à tout va. Je ne savais pas qu'un jour je serais si heureux de n'avoir pas de mât. L'orage a encore tué deux fils il y a deux semaines. Il ne faut pas rigoler avec cela ici. T'as l'impression que si ton heure est arrivée, t'as beau te mettre à l'abri... Et ça éclaire et ça tonne ! Inutile de compter. L'orage est sur nos têtes. Je vais me coucher sans me sécher, d'ailleurs c'est fait. La chaleur a fait son travail... Ah...p... ça craque fort ! Je n'ai pas vite la trouille mais là, c'est du grand Guatemala ! L'eau ruisselle à l'intérieur par les sorties de cadènes malgré l'étanchéité provisoire prévue pour la nuit par le gréeur...
L'orage s'éloigne. Je crois que j'ai écrit pour me rassurer... Demain est un autre jour.

10/04/2017

Quantité négligeable

Comme je vous en informais dernièrement ici, à Cayman Brac, il n’y a pas de bus public. L’île est certes petite mais suffisamment grande pour nécessiter un moyen de locomotion plus efficace que la marche. Aussi c’est l’auto-stop qui fonctionne assez bien ou la location de voiture (pas trop chère) ou encore le taxi mais ils sont rares. D’où, nous faisons du stop et hier, en début d’après-midi, un automobiliste s’arrête et nous dit pouvoir nous emmener. Marjo monte à côté du conducteur et, je ne sais si c’est à cause des accents, ils se reconnaissent des origines néerlandaises communes. Alors que je tente de m’asseoir avec difficulté à l’arrière (le siège avant étant complétement reculé), j’ai une demi-fesse posée et toujours un pied sur l’asphalte, le véhicule démarre ! Je m’accroche à l’appui-tête d’une main, me cramponne à mon sac à dos que j’avais introduit en premier sur la banquette et, en m’écriant « Stop ! I’m here !!! » je tente stupidement de freiner le véhicule au moyen du seul de mes pieds resté en contact avec le sol. Le conducteur, confus, saute sur ses freins et se confond en excuses. N’empêche, ma fierté avait reçu le coup de grâce car, distrait par le charme fou de ma charmante épouse, il m’avait tout simplement… oublié ! Marjo était pliée en quatre et moi, vexé, j’avais pour la première fois de ma vie, goûté à la toute particulière impression d’être une quantité négligeable…