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29/03/2019

Hanamenu troisième jour

Hanamenu : troisième jour.

 

Revenus à bord avec toutes nos « offrandes », Marjo s’occupe à les transformer en pépites à déguster sous forme de confitures et autres préparations dont elle a le secret et qu’elle veut partager.

Un peu honteux de quitter nos hôtes sans cadeau en retour et me rappelant l’intérêt que José avait manifesté en voyant le long bout (souvenir de mon passé de prof. Lorsque je récupérais les cordes déclassées pour l’escalade) dont je me sers à l’occasion pour prolonger l’amarre de l’annexe, je la donnai à sa cousine pensant que ça lui reviendrait ! Celle-ci sans se faire prier, la donna à son mari Thierry qui, ne demandant pas son reste, se l’appropria. La nouvelle arriva aussitôt aux oreilles de José, ce qui créa - on l’apprit plus tard - une certaine déception car j’avais donné la corde sans m’en rendre compte, à celui qui ne me l’avait pas demandée. Une bourde que, plus attentif aux parentés, j’aurais pu facilement éviter.

Mais José n’avait pas dit son dernier mot ! L’après-midi, à bord de sa pirogue à balancier, il vient à nous avec une invitation à accepter une part de sa pêche. Il nous en remplit un plein seau (petits poissons qu’ils consomment en grillades ou utilisent comme appâts pour la pêche au gros). 

Et c’est le moment qu’il choisit pour m’informer de ma bien involontaire maladresse. Confus mais pas pris au dépourvu car il y a toujours à bord des bouts déclassés qui font le bonheur des pêcheurs rencontrés, je lui en donne un autre tout content de pouvoir racheter mon erreur... Et on papote, on pose des questions. Il nous dit qu’il est aussi sculpteur ce qui me rappelle que Marjo a acheté en quincaillerie une râpe à coco avec l’intention de la faire fixer sur une planche de bois de rose gravée à la mode marquisienne. L’occasion était trop belle de fournir un peu de travail à notre ami qui nous dit que, si nous le désirons,  la sculpture sera prête dès le lendemain. Marjo, après négociation et de façon un peu indécise, lui donne la râpe en inox avec l’idée que j’ai encore agi trop vite car c’est un peu comme acheter un chat dans un sac que de lui demander ce travail sans avoir rien vu encore de ses productions ! 

Ce qui est fait est fait. Rendez-vous est pris pour enlever la commande demain en fin de matinée.

Après un nouveau passage à la cascade qui vaut à mon sens cent jacuzzis, nous allons donc aux nouvelles de notre râpe. Nous découvrons José en pleine création. Nous lui avions juste imposé le thème d’une raie manta et nous nous rendons immédiatement compte qu’un petit chef-d’œuvre est en train de naître sous nos yeux. La photo de José nous présentant fièrement son travail montre à souhaits combien il était fier de sa création. 

Laissant le temps à José de terminer notre râpe - il doit encore la peaufiner et la cirer - nous le laissons à ses finitions tandis que Marjo prend rendez-vous avec ses nouvelles amies pour une initiation au râpage du coco. Pour celles et ceux qui ne le savent pas, ce travail sert à produire le lait de coco à la base de beaucoup de plats polynésiens. 

Et nous revoilà en bonne compagnie. José nous montre comment ouvrir une noix avec le dos de la lame d’une machette. Il les coupe en deux et nous laisse en déguster l’eau. Un vrai régal !

Sarina se saisit de sa râpe (nettement moins jolie que la nôtre), s’assied dessus et montre à Marjo le bon geste à acquérir pour un travail efficace. Immédiatement, nous constatons que ce n’est pas la première noix qui lui passe entre les mains... Après avoir pris place sur notre nouvel outil alors terminé, Marjo observe Sarina et Te Pua. Elle imite ce geste manifestement entré dans la culture polynésienne et que nous découvrons avec tant de bonheur. A sa suite, je m’y suis mis également constatant personnellement l’efficacité de cette ancestrale technique...

Le soir, nous serons invités à revenir déguster la cuisine marquisienne concoctée en utilisant le coco râpé par nos soins. Et nous nous conformerons à leurs « façons de table » qui se résument à manger avec les doigts ! Pas de problème pour Marjo qui exulte. Pour ma part, une fourchette traînait, alors... Cette nuit, nos amis partent pêcher jusqu’au petit matin où ils comptent s’arrêter au village. Ils pêchent à bord de deux barques en aluminium dont une des deux a déjà trente ans ! La nouvelle est magnifique. Elles sont équipées de moteurs  2tps de 40 chevaux. De vrais petits bijoux...

 

La nuit tombait lorsque, repus et accompagnés de nos amis, nous nous mîmes en route vers la plage en brouettant leur matériel et le viatique pour la veille de pêche. L’union faisant la force, nous les avons aidés à  traîner ces lourdes barques jusqu’aux premières vagues après quoi, ils nous aidèrent à leur tour. La glace étant maintenant bien rompue, José et Thierry, me taquinèrent en exploitant mon appréhension de rater notre remise à l’eau en disant : « monte, Jean ! Non, redescends, Jean ! Ah, ils se sont bien amusés. Quelles bonnes natures ! 

 L’annexe flottant enfin, je sautai à bord et poussés vigoureusement par nos amis en travers des rouleaux, nous regagnâmes notre bord avec nos têtes remplies de toutes ces pensées qui font le sel du voyage...

 

(à suivre...)

 

 

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