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11/12/2017

Diesel John (11/12.2017)

Ceci écrit en guise d’introduction. Vous en comprendrez la justification par la suite.
Annexe amarrée, nous avons deux visites prévues : la première chez notre diséseliste qui se fait appeler dans le Rio « Diesel John ». Son atelier est unique en son genre. Il est implanté dans un endroit accessible tant par le Rio via une jetée bringuebalante en bois que par la route, protégé par une barrière dûment cadenassée. L’endroit est peu accueillant pillé qu’il est en permanence par une basse-cour ne laissant nulle chance au moindre brin d’herbe. Un couple d’oies monte une garde assez agressive, le jars, impressionnant, soufflant sa désapprobation de notre arrivée… Bref, l’approche est prudente et circonspecte. Rapidement notre prudente arrivée est remplacée par le sourire accueillant du pittoresque « Diesel john » qui, après les salutations,  nous précède dans son atelier.
Par contraste avec le délabrement des extérieurs, l’endroit est plutôt propret et parfaitement agencé. Il est divisé en deux parties bien distinctes quoique contigües : la première est l’atelier de mécanique proprement dit, parfaitement rangé et équipé de nombreuses machines professionnelles car tout-à-fait inconnues en ce qui me concerne. Nous y retrouvons notre inverseur démonté et soigneusement protégé dans un emballage plastique en attente des pièces - venues des USA - que nous apportons aujourd’hui. Le mécanicien ouvre le paquet avec intérêt et constate que rien ne manque. Il va pouvoir se remettre au travail ce qui nous ravit car, sans moteur…
La deuxième moitié de l’atelier ressemble plus à un centre de relais de Wall street. Plusieurs écrans plats diffusent en permanence les cours de la bourse dans plusieurs pays différents. Nous apprenons ainsi que notre mécano joue au traider entre les coups ! Il exerce ses compétences de diéseliste lorsque l’occasion se présente et joue en bourse ses petits gains afin d’arrondir ses fins de mois. Au vu du niveau technologique d’ensemble de cet « atelier », tout à l’air de fort bien se passer pour notre bonhomme ! Ah, j’allais oublier de vous signaler, dans un coin de la pièce, à l’abri des courants d’air, un poussin orphelin placé avec amour sous une lampe infrarouge s’accroche à la vie grâce aux attentions charmantes de cet hôte haut en couleurs !
La deuxième visite consiste à déposer un acompte pour un travail demandé au tapissier-garnisseur local que nous avons chargé de recouvrir les coussins de notre carré. Dès notre arrivée, nous sommes accueillis par tout le personnel qui semble quelque peu, contrairement à l’habitude, désoeuvré. Nous sommes conduits au bureau où nous constatons que Elmer, le patron, est absent ce qui est exceptionnel. Sa secrétaire, adorable comme à l’accoutumée, nous semble un peu perturbée et après les embrassades de bienvenue - au Guatemala, les gens en viennent très vite à se saluer par le prénom et à s’embrasser (cela ressemble plus à un Hug - influence américaine - qu’à nos affectueux bisous), elle nous annonce que le patron est parti à l’hôpital pour prendre des nouvelles d’un de ses ouvriers qui, au cours de la nuit passée, s’est fait tirer dessus et s’est pris plusieurs impacts de balles dont un très préoccupant au niveau du cou. Ses jours sont en danger... Il était en voiture (qui a été criblée de balles) et tellement imbibé d’alcool que les chirurgiens l’ont mis sous respirateur et perfusion en attendant qu’il dessaoule ! Bienvenue au Guatemala… Plein de compassion pour lui et sa famille (il a 4 enfants !), nous remettons nos voeux de bon rétablissement et de courage pour la famille et prenons congé un peu sous le choc de la nouvelle. L’ouvrier en question, très professionnel, souriant et serviable, est déjà venu travailler à bord ce qui fait toute la différence avec un fait divers lu dans le journal…


Un moment de vie… surréaliste.


Ce matin, nous partons en courses. Je déteste car Fronteras est polluée, dangereuses, bondées de gens dont certains sont perdus sinon dans leurs préoccupations quotidiennes, perdus tout court. On y croise des gringos, des guatémaltèques natifs (les plus démunis), des « ladinos » (la classe dominante moins nombreuse). Les commerces débordent sur la route où circulent au pas et en file indienne, d’énormes camions transportant du bétail sur pieds, des combustibles, de l’alimentaire,… On y respire un air plus que douteux, les moteurs ici n’étant pas soumis à la moindre règle anti-pollution. Des riot-guns à crosses pistolet à tous les coins de rue. Et le gérant d’un magasin de spiritueux, pistolet automatique en vue dans son holster, qui réalimente les rayons mais est aussi là au cas où… On doit s’y faire mais je dois dire que je suis moins souple que Marjo qui, elle, s’habitue à tout, ne s’étonnant plus de ce qu’elle a intégré comme normal ! Bref, le Texas fait pâle figure par rapport à la présence ici d’armes à feu dans la cité… Moi, j’aime pas trop !!!

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