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09/12/2017

The treehouse

Souvenirs de deux nuitées aériennes au bord du lac Atitlan au Guatemala.

Lorsque nous voyageons sac au dos, Le fruit des recherches de Marjo pour organiser nos nuitées baigne rarement dans la monotonie. Marjo n’a pas sa pareille pour trouver des opportunités décalées par rapport aux circuits touristiques habituels. Les sorties du cadre synonymes d’éloignement de notre zone de confort font partie du sel du voyage. Priorité est donnée à un hébergement en chambres d’hôtes et,  le cas échéant, en hôtels modestes le plus souvent tenus par des autochtones qui ont le plus souvent bien besoin de nos sous pour boucler le mois. Jusqu’à présent, si ce n’est une chasse d’eau qui coule ou un évier qui s’échappe du mur, nous avons toujours pu dormir au calme, disposer de toilettes correctes, nous doucher et récupérer ainsi de l’inévitable fatigue du voyage. Je me dois ici d’avouer que, fort de l’expérience acquise au cours des voyages précédents, je fais entièrement confiance à mon épouse au point de parfois lui demander où l’on va s’arrêter ! J’enregistre les grandes lignes et me laisse surprendre avec un plaisir sans nom... Je la vénère en sa qualité de guide remarquable passant avec souplesse du français, à l’anglais quand ce n’est pas à l’espagnol ou à l’allemand ! Entrer en concurrence avec elle relève de l’impossible défi d’autant que parfois, c’est son iPad qui demande grâce tant elle le surprend par sa rapidité pour le questionner !
Ce préambule précisé, je m’en vais vous décrire nos impressions après notre débarquement  à San Marcos la laguna. Vous aurez compris que tous les transferts entre les cités bordant le lac se font à bord de lanchias, grandes embarcations en polyester propulsées par de puissants moteurs hors-bords.
A peine débarqués, nous demandons l’hôtel SILANI où Marjo nous a réservé deux nuits. Celui-ci s’avère être situé à deux pas du débarcadère. Nous ramassons nos sacs et nous grimpons car ici les grimpettes sont le passage obligé pour atteindre les constructions riveraines. L’endroit est bucolique. Des meubles de jardins sont disposés sur une sorte de terre-plein planté d’arbustes et d’où l’on distingue quelques petites constructions bien intégrées dans la végétation. Toujours pas d’hôtel en vue... Dirigeant nos pas vers la construction la plus importante, nous sommes accueillis par une chica tout sourire à qui Marjo se présente en lui disant que nous avons réservé une chambre pour deux nuitées. La jeune femme, après un « bienvenido » de circonstance nous demande de la suivre.  J’adresse un regard dubitatif à Marjo car je commence à appréhender la suite. Mon côté bourgeois se demande toujours à quelle sauce nous allons être hébergés et ce, jusqu’à la découverte qui, ici, en fut une ! La jeune femme nous précède sur des marches en pierre incluses à flan de colline. Les marches sont hautes, nous sommes  chargés et les 1500 mètres d’altitude se font rapidement sentir. C’est donc avec soulagement que je remarque que notre petite troupe s’est arrêtée. Je relève mon regard qui était concentré sur les emplacements où poser les pieds et découvre notre chambre qui se révèle être une cabane posée sur la canopée d’un arbre dont la robustesse me paraît tout juste correcte. Une sorte d’échelle de meunier en permet l’accès. Nous y grimpons à l’invitation de notre guide et découvrons une chambre toute mignonne meublée de deux lits dont je teste immédiatement le confort. Me tournant vers la fenêtre, c’est le lac ATITLAN dans toute sa splendeur qui ravit nos yeux émerveillés. Quelle splendeur ! De notre chambre, nous avons une vue panoramique sur  San Pedro, Atitlan et Toliman, trois majestueux volcans dont le plus imposant culmine à 3535 mètres.
C’est bien beau tout cela mais les toilettes... Où sont les toilettes ? La chica nous indique alors un petit abri à flan de colline situé juste au pied de notre échelle. Nous l’y suivons donc pour découvrir un petit bijoux constitué d’une terrasse semi-circulaire assez vaste, carrelée en pente concentrique vers une bonte d’évacuation des eaux de la douche tombant du plafond. Des toilettes sont disposées dans le fond, dos à la colline dont la paroi rocheuse est creusée d’une rigole conduisant les eaux usées d’un robinet qui semble, tel une source, sortir de la roche et sert de lave-mains. Côté lac, une paroi panoramique vitrée offre aux utilisateurs la plus belle vue qu’aucune installation sanitaire d’hôtels 5 étoiles ne puisse offrir. En effet, ces vieux géants de lave vont servir de toile de fond en se faisant complices du soleil pour transformer sa course en une véritable débauche d’ombres et de couleurs. Ils jouent ainsi les artistes peintres avec le lac et ce de l’aube au crépuscule, donnant parfois l’impression d’un majestueux réveil du vieux volcan endormi.
D’aucuns penseront que cette chambre, posée ainsi au sommet d’un arbre comme un poste d’observation d’une Nature exceptionnelle, aura réveillé nos désirs amoureux pour autant que ceux-ci en aient besoin. Qu’ils se détrompent. Le moindre déplacement nous laissant croire que nous étions déjà arrivés à bord tant notre cabane bougeait, nous nous sommes contentés de notre exceptionnel panorama et nous sommes amusés de nos escapades nocturnes destinées à satisfaire nos petits besoins naturels. Quant à nos ablutions, elles nous laisserons un souvenir, vous en conviendrez, impérissable, l’impression d’être complètement intégrés au paysage nous apparaissant comme une évidence...

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