21/09/2013
21 septembre 2013 : états d'âme
Ce samedi 21 septembre 2013.
C’est parti. Nous sommes dans le train entre Liège, ma bonne ville que j’aime tant , et Bruxelles. Je suis assis par terre dans le sas d’entrée car le train est bondé. Je vois défiler à travers la vitre de la portière, le paysage hesbignon dont je m’imprègne une dernière fois avant longtemps. J’ai l’âme en deuil de mes chers enfants et petits-enfants, de mes si généreux beaux-parents et de mes si gentilles belle-sœurs venues spécialement de Madrid pour nous dire au revoir. Ma fille était sur le quai et avait l’air un peu perdue. Et moi, retenant mes larmes, je ne valais pas mieux… Le paysage défile. Je regarde Marjo qui est déjà dans le voyage, toute préoccupée qu’elle est de ne pas se tromper dans l’imbroglio de correspondances imposées aujourd’hui par des travaux sur les voies ferrées de Maastricht. Car nous allons rallier Schipol via Bruxelles, Anvers, Rosendaal. Une nuit à l’hôtel puis un bond jusque Aruba et enfin Curaçao. Pendant ce temps, mon fils Julien s’envolera pour la Chine ! Je pense qu’avant que l’on se rapproche par l’ouest, nous n’aurons jamais été aussi éloignés l’un de l’autre.
Et tous nos chers amis et amies . Combien de temps allons-nous être privés de leur fraternelle amitié ? Nous ne le savons même pas nous-même. Le voyage est ainsi fait de surprises et de rebondissements qui nous forcent à nous adapter, à effectuer des choix et à glaner tout au long du chemin, toutes informations propices à orienter ceux-ci.
Quand reviendrons-nous au pays ? Ce troisième départ est, pour moi, plus difficile que les autres. Il arrive alors que tous nos parents et amis ainsi que nous-même, partons avec l’expérience, non pas des deux précédents départs mais plutôt du vécu des deux longues périodes précédentes de séparation. Seule la découverte de nouveaux paysages, de nouveaux visages, de nouvelles rencontres nous console de cette douloureuse séparation.
Bruxelles. On vient de changer de train. Nous sommes assis et mon spleen se dissout lentement dans ce voyage dans lequel mon esprit s’installe. De nouveau en projet, je pense à notre arrivée et au travail de préparation du bateau qui nous attend. Je pense à nos amis hollandais du Betty Boop, que nous allons retrouver effondrés à Spannish Water (splendide mouillage de Curaçao). Ils ont été touchés par la foudre et toute l’électronique ainsi que l’électricité du bateau est HS. Hormis le coût financier, il y a le coup au moral. Leur mésaventure fait partie de nos doutes. Cela peut aussi nous arriver. Ayant déjà été foudroyés il y a des années dans le port des Minimes à La Rochelle, peut-être avons nous statistiquement moins de chance que cela se reproduise. C’est sans compter que la foudre frappe au hasard et nul n’est à l’abri. On ne peut que croiser les doigts.
Nous voilà donc vraiment en route, confortablement assis cette fois dans une voiture de chemin de fer presque neuve, donc ultra moderne. Nos amis flamands seraient-ils privilégiés ? En bon Wallon, je me pose la question. Mais c’est certainement encore le hasard qui est seul responsable. Soyons-en persuadés et contentons-nous d’en profiter !
(à suivre)
15:55 Écrit par Otter2 dans Journal de bord, Rapport de terre/mer | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
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