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07/07/2013

Fin de la deuxième saison avril 2013

Le mardi 26 mars dernier, à 1800h, nous levons l’ancre et quittons cette merveilleuse baie de Salinas où nous avions l’éventualité de voir des lamantins, ces placides mammifères marins qui ont tant fait fantasmé les marins qui leur attribuaient des rondeurs toutes féminines et les confondaient avec les sirènes. Je pense en avoir vu un souffler mais rien de plus ! L’eau de la lagune est en effet peu profonde et ses fonds sont de sable/vase/coquillages recouverts d’herbiers qui constituent la principale nourriture des lamantins. L’ennui, c’est que l’eau n’y est pas très claire ce qui est un handicap pour les apercevoir. Un autre handicap est le fait que notre carène est propre et donc peu intéressante pour les lamantins qui, paraît-il sont friands de tout ce qui pousse sur les coques. Dommage, nous partons sans les avoir vus…

Notre destination est Béquia qui fait partie des petites Antilles au S de St Vincent. Ce choix repose sur le temps qui passe décidément trop vite et nous rapproche inexorablement de la date de notre retour au pays, le 4 mai. Visiter La République dominicaine en coup de vent puis Cuba ne nous intéresse pas. Nous préférons prendre le temps comme nous l’avons fait pour les BVI, les USVI et Puerto Rico. Un rapport de terre/mer relatant la fin de cette visite sous cruising permit américain est en cours de rédaction et vous parviendra d’ici peu. Et oui, la venue de nos jeunes a accaparé toute notre attention et entamé ma disponibilité pour l’écriture mais dès que nous aurons touché terre, je m’y attellerai.

Le mardi 26 donc, au coucher du soleil, nous levons l’ancre. L’Otter II est préparé pour les traversées plus longues c’est-à-dire que l’annexe est dégonflée et rangée sur le pont, le moteur HB est rentré et le pont est entièrement rendu à la sécurité de la navigation de nuit notamment. Rien ne traîne qui pourrait provoquer l’accident.

La météo est quelque peu incertaine quant à l’orientation du vent. Pas de coup de vent prévu sous huitaine mais l’alizé est plutôt E que NE ce qui me fait envisager un navigation au près ce que je déteste. Je parle pour moi car Marjo, près, près serré, largue, grand largue, elle s’en fout. Le seul fait d’être en mer avec moi (c’est elle qui le dit) suffit à la rendre heureuse ! Il faut croire que je suis plus exigeant qu’elle au point de vue confort mais à mon corps défendant (l’expression est heureuse), la p… d’arthrose qui s’insinue inexorablement au fil des ans dans mes articulations ne m’aide pas à apprécier une gîte entre 15 et 20° qui sollicite l’orthostatisme vertébral en particulier. Après quelques jours de près, je suis certain que mes nerfs sciatiques vont de nouveau se manifester. Et voilà ! C’est  fait : je suis sous anti-inflammatoires !

Ceci dit pour la bouteille à moitié vide… Pour celle à moitié pleine, nous pouvons nous féliciter d’être partis car jusqu’à présent, nous ne totalisons que 40 heures moteur  en 4 journées dans une mer peu chahutée et un vent ne dépassant pas les 15 nœuds. Notre ETA (estimated time of arrival) est 19h45. Nous aurons « mérité » nos Grenadines ! J’ajouterai que, à part quelques pluies éparses, nous n’avons eu que du grand beau temps sous le soleil Caraïbe qui m’a quand même quelque peu grillé les fesses !

Hier, pendant mon quart (de 0000 à 0400), le temps était calme et la nuit était éclairée par une lune tout juste décroissante. Je décide passer mon quart dehors et de me mater un film. Je m’installe donc et lance la séance. Au programme : « Of Mice and Men » de Steinbeck avec un John Malkovitch incroyablement bon. Soudain, dans mon dos, je sens frétiller une chose manifestement vivante ! Vous imaginez la scène. Je suis dans le noir, le bateau taille sa route, j’ai le casque sur les oreilles et soudain survient un objet frétillant non identifié !!! J’ai fait un bon en l’air qui a failli me coûter mon Macbook après quoi, toujours dans l’obscurité, j’ai tâtonné pour connaître l’objet de ma surprise. C’est alors que je touche quelque chose de froid, de gluant, de frétillant. A posteriori, L’expérience m’a rappelé le test de psychomotricité où l’on fait reconnaître à la palpation, des objets cachés dans un sac. Pas évident de reconnaître… un poisson volant de belle taille qui, dans un dernier sursaut avant de mourir, m’avait foutu une de ces trouille !... Par réflexe, je m’en suis saisi et l’ai rejeté par dessus bord… terminant mon film dans une odeur de poisson dont mes mains et mon T-shirt étaient imbibés !

Ce matin, nous sommes toujours en approche de Béquia que l’on ne distingue pas encore à l’horizon. La terre la plus proche est St Vincent, au N de Béquia à environ 50 milles.

Voilà donc notre dernière grande traversée de la saison qui s’achève. Les suivantes seront des sauts de puce entre les Roques, les Aves, Bonaire et enfin Curaçao…

J’oubliais de mentionner ce cadeau que la mer nous a offert hier après-midi. Des dizaines de dauphins sont venus nous saluer. Très petits – je pense qu’il y avait beaucoup de jeunes car ils étaient encadrés par quelques spécimens plus grands – ils étaient comme « pommelés », une espèce que nous n’avions, me semble-t-il, pas encore rencontrée. Toujours un grand moment de bonheur dont nous ne nous lassons pas au cours de chacune de nos navigations.

(à suivre…)

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