07/07/2013
4 novembre 2012
Ce dimanche 4 novembre
Par une température de plus en plus clémente – l’hiver tend à s’installer aussi ici pour notre plus grand plaisir – c’est-à-dire 30/32° au lieu de 33/35° l’envie me prend de vous conter comment se passe notre vie à Bonaire. Depuis le départ de nos amis de SAS3 pour Spannish water, nous avons continué à plonger. Les fonds sont ici de toute beauté et nous avons même « risqué » une plongée sous le bateau qui nous a ravis. Tarpons, baracudas, carangues et autres habitants du récif moins imposants étaient au rendez-vous. Quand on s’immobilise devant un tombant par une bonne vingtaine de mètres de profondeur, on découvre alors les petits, voire les minuscules animaux peuplant éponges et coraux d’une diversité rarement rencontrée. Des crevettes nettoyeuses, des chevaliers, des rascasses « Lions fishes » et autres poissons pierre font partie des rencontres habituelles. Toujours pas de requin !... Dès le retour de plongée, nous dînons puis nous nous reposons, métabolisant ainsi l’azote dissout dans nos tissus. Juste avant que le crépuscule ne s’installe, je regonfle les bouteilles pour la plongée du lendemain. Le plus souvent, j’arrête le compresseur alors que le soleil se couche derrière l’île de Klein Bonaire.
Hier et avant-hier, nous n’avons pas plongé. Repos. Notre éolienne faisait du bruit et nécessitait un sérieux contrôle. Avec l’aide d’Alain du bateau PAGUS, nous avons donc « abattu en carêne » le mâtereau de soutien de l’éolienne et avons complétement démonté le système de pales du capricieux engin pour découvrir que deux vis étaient desserrées ce qui provoquait la vibration. Après resserrage avec cette fois de la colle de calage pour éviter toute récidive, nous avons remis le tout en place puis avons fêté la nouvelle jeunesse de notre moulin en invitant Alain et Yolande - son épouse - a partager les poissons que Marjo avait achetés le matin aux pêcheurs locaux. C’est en « kibbeling » que Marjo les avait préparés faisant découvrir ainsi à nos amis français, la cuisine néerlandaise. Ambiance décontractée à bord, discussions intéressantes entrecoupées de grands éclats de rire, Alain et moi nous donnant la réplique pour amuser la galerie. A 17 h30, nos amis quittaient notre bord. C’est dire si nous n’avions pas vu le temps passer !...
Aujourd’hui, jour des grandes courses. Lever tôt, à 8h30 nous étions en route avec notre diable (qui nous est indispensable pour le transport de denrées lorsque nous ne louons pas de voiture). 20 minutes aller, 25 minutes retour le diable chargé jusque la poignée ! Et me revoilà assis dans le cockpit sous notre pare-soleil, tapotant mon clavier accompagné du son « mélodieux » de notre petit groupe électrogène que nous sommes bien obligés d’utiliser pour recharger nos batteries faute d’un alizé soutenu qui nous permettrait de nous contenter de l’éolienne comme fournisseur d’électricité. Le soleil brille, le vent est doux et agite à peine les pavillons. L’eau est cristalline. La vie est belle à Bonaire !...
Demain ou après, nous louerons une voiture pour la visite incontournable de l’île.
(à suivre)…
Aujourd’hui, lundi 5 novembre, nous sommes partis avec nos voisins de PAGUS, Alain et Yoyo louer une voiture. Un tenancier de bar à qui nous demandions de nous localiser un loueur qui avait été recommandé à Alain, nous a aidés au-delà de nos espérances. Un petit coup de fil et, après un petit café pour patienter, une demoiselle se présentait pour nous emmener à l’agence où les formalités de location furent expédiées. Nous disposions d’un pickup Toyota presque neuf. Alain, en ancien de chez Renault, prit le volant et nous conduisit de main de maître durant toute la journée. Découverte des salines dont le développement industriel nous a stupéfaits. Leur histoire que nous découvrirons au fur et à mesure de notre progression nous ramènera encore à cette route des esclaves que nous suivons depuis notre départ. Découvrant les « huttes » dans lesquelles les esclaves exploités jusqu’au XIXème siècle, nous ne pûmes que réaliser une fois de plus combien la vie de ces pauvres gens fut rude, voire inhumaine. Lorsque l’on voit ces huttes dans lesquelles plusieurs personnes étaient entassées en dehors des heures de travail, on ne peut s’empêcher de penser que des chiens sont mieux logés que ces esclaves ne l’étaient à l’époque. Que de misère humaine transpire des murs de ces « huttes » qui ressemblent plus à des niches qu’à des logements. Encore une page de cette terrible histoire de l’esclavage a été tournée ici à Bonaire.
Poursuivant notre route, nous sommes arrivés au « sanctuaire des ânes ». Ceux-ci ont été introduits par les espagnols pour les travaux des champs et se sont reproduits sur l’île dès l’apparition de la mécanisation qui les remplaça. Depuis, on les trouve en liberté un peu partout mais en plus grand nombre dans une sorte de ferme qui s’en occupe. Elle compte quelques 369 pensionnaires qui sont cajolés par une charmante dame qui se dévoue avec quelques volontaires pour faire de ce lieu, un endroit d’une quiétude remarquable. C’est incroyable comme ces gentils animaux dégagent une sorte de paix qui donne toute sa valeur à cet endroit. C’est en voiture que nous visitâmes cet immense domaine, comme en safari, des ânes de toutes origines, venant nous saluer, débouchant au détour du chemin d’une sorte de maquis d’épineux et de cactus qui couvre tout le domaine.
Nos estomacs nous rappelant que midi était déjà passé de plus d’une heure, nous nous dirigeâmes vers un petit restaurant très sympa où un filet de barracuda nous attendait. Dé-li-cieux !... Après un petit café nous reprîmes la route et parcourûmes encore un vaste domaine clôturé par des haies de cactus assez étonnantes. Un vrai labyrinthe dont nous parvînmes à sortir après maintes hésitations et demandes à des autochtones de passage. Derrière ces clôtures de cactus, nous découvrîmes des espaces labourés d’une terre semblant assez fertile et de couleur terre de Sienne, presque rouge.
Que de nouvelles images enregistrées dans nos mémoires curieuses de découvrir toujours d’autres histoires, d’autres modes de vie. Quelle magnifique journée partagée dans la joie d’être avec d’adorables personnes pour partager nos découvertes unis par le même enthousiasme et la même joie de vivre ces moments privilégiés !...
Mardi 6 novembre
C’est reparti. Deuxième jour de visite. Destination le parc national. C’est un peu comme si on faisait un safari. 37 kms de pistes à travers un territoire merveilleusement préservé. Des lacs où broutent des centaines de flamands roses, des collines mystérieusement dessinées par les activités volcaniques dont nous découvrirons les explications en visitant le musée qui clôture le circuit. Au détour d’une piste menant à un point d’eau caché sous les épineux, nous découvrirons côte à côte en train de se désaltérer des iguanes peu farouches et un caracas, rapace endémique, magnifique de la taille d’une buse variable de nos pays. Il nous sembla entrapercevoir les fameux perroquets de l’île mais ne pûmes pas les observer aux jumelles… Des plages immaculées où viennent quand même – aucun endroit de l’île ou presque ne peut ignorer que nous sommes au « divers paradise » - quelques plongeurs déjà habitués à la beauté du site et simplement concentrés sur leur activité préférée. Petit repas bien hollandais : croquettes à la moutarde avec pommes allumettes. Pas génial mais les estomacs sont recalés pour poursuivre notre route qui ne fut plus bien longue car la journée était déjà bien entamée lorsque Kralendijk fut en vue. Magasinage dans un supermarché pour renouveler notre provision d’eau potable (on profite de la voiture pour le transport). Retour au mouillage et T-punch à bord de PAGUS qui souhaitait nous faire goûter son sucre de canne fait maison parfumé à la canelle et au clou de girofle : délicieux ! A 21 heures, je crois bien que je dormais déjà, rêvant des paysages extraordinaires rencontrés et de ce petit lézard (de 15-20 cm quand même !) qui me mordit le doigt, confondant probablement celui-ci avec un morceau de pain !...
Mercredi 7 novembre
C’est reparti… On a prolongé la location. Trop de choses à découvrir en trop peu de temps. Comme la location est partagée, on est plus à l’aise. Aujourd’hui, nous partons à la découverte des inscriptions indiennes qui, d’après les indications des dépliants touristiques, se trouvent au N de l’île. C’est là que notre ami Alain montra ses grandes capacités de conducteur. On se serait crû en train de faire le Paris-Dakar au ralenti tant le terrain était accidenté ! Je pense que si le loueur nous avait vus, il se serait fait du mauvais sang ! Paysages lunaires fréquentés presqu’exclusivement par iguanes, lézards - que nous n’aurons jamais vu en aussi grand nombre - et bien entendu les ânes qui gambadent en liberté un peu partout comme dans les westerns tant l’impression de monde sauvage était grande (avec un petit effort d’imagination pour remplacer les ânes par des chevaux bien entendu !). Les inscriptions indiennes, nous ne les avons pas vues et il semblerait que peu d’habitants de l’île les aient déjà vues. Une légende indienne ? Une de plus ?... Peut-être mais la recherche fut tellement magnifique qu’elle n’engendra aucune frustration de notre part. Petit repas dans l’unique restaurant de Rincon, un chinois où nous étions les seuls clients excepté les habitués qui passaient leur temps de midi à siroter des bières et retour en passant par le supermarché où nous poursuivîmes notre avitaillement.
@ suivre…
14:44 Écrit par Otter2 dans Journal de bord, Rapport de terre/mer | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
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