07/07/2013
29 février 2012
Rapport de terre/mer (Ecrit le 29 février 2012)
Depuis notre atterrissage en baie de Fort-de-France survolés par l'avion de notre fille Manon qui venait nous retrouver pour 14 jours de tendres retrouvailles, le temps a passé si vite ! Moi qui pensait que la retraite allait ralentir le cours de notre vie, je m'étais trompé. D'abord, notre Manon s'en est allée vers sa vie d'étudiante en Belgique à peine avions-nous eu avec elle le plaisir de découvrir en voiture de location les merveilles de cette île si attachante qu'est la Martinique. Après son départ qui a laissé un grand vide dans nos cœurs d'exilés volontaires, nous nous sommes comme on dit posés. Il faut dire que depuis Lanzarote et même plus précisément Madère, deux rencontres importantes ont marqué notre voyage. Tout d'abord, à Quinta de Lorde (Madère), Manon qui avait effectué la traversée avec nous depuis La Roche-Bernard nous a fait rencontrer un couple de circumnavigateurs naviguant à bord d'un OVNI 395 Pro's Per Aim : Guy et Isabelle qui, après 6 ans d'un tour du monde haut en péripéties (voir leur site : http://www.prosperaim.fr/index.html), avait décidé de remettre ça. Ils ont donc tourné à gauche en passant Gibraltar plutôt qu'à droite pour retrouver la grisaille du Nord. Nous avons sympathisé et, depuis lors, nos sillages se sont à peine éloignés de quelques centaines de milles ! Nous nous sommes retrouvés à la marina Rubicon à Lanzarote puis Pro's Per Aim a traversé deux jours derrière nous et nous étions à Ste Anne en Martinique pour les accueillir le 27 janvier. Un autre couple aussi sympathique mais si différent a croisé notre route à Lanzarote. Stéphane et Ann de SAS³ (voir également leur site :
http://sas3intheworld.wordpress.com). Nous avons fait connaissance et avons bien-sûr partagé plusieurs soirées successivement à bord des trois bateaux. Certes d'autres amis de rencontres se sont joints à nous où nous ont invités à leur bord mais la relation en est restée là. Nous échangeons encore des nouvelles de temps en temps. Certains sont au Cap Vert, d'autres au Brésil, d'autres encore sont aux Caraïbes comme nous mais s'en sont allés vers d'autres mouillages. C'est, je crois, la fréquentation quasi quotidienne de la piscine de Rubicon qui nous a réuni et qui a soudé le trio que Stéphane a comparé aux trois mousquetaires ! Tout différents que nous sommes, nous partageons les même passions : la voile bien entendu mais aussi la plongée sous-marine et un tas de petits trucs rassembleurs : la liberté sur l'eau, le respect de l'indépendance de chacun, les ti-punch, les bons petits plats, la curiosité, le plaisir de la découverte (bien que Stéphane préfère redécouvrir ce qu'il connaît déjà... Question de confort, dit-il!...). Bref, aujourd'hui, 27 février, nous sommes encore amarrés à quelques encablures l'un de l'autre et vous comprendrez donc qu'il aurait été malaisé pour moi de ne pas vous les présenter tant nos sillages se croisent et se recroisent sans cesser de nous réjouir. Je reviendrai peut-être sur la richesse de cette relation...
Après nous être donc posés, nous sommes allés mouiller notre ancre au Marin afin de nous rapprocher des services techniques. Il fallait raccorder notre nouveau GPS Furuno GP32 ce qui est maintenant fait, et inviter un mécano à venir à bord pour parfaire les réglages de notre moteur dont l'émission de fumée blanche nous tracasse encore. A l'heure où j'écris ce rapport, la solution n'a pas encore été trouvée et cela va peut-être nous retarder une fois de plus dans nos projets de découvertes. Les tête d'injecteurs n'auraient pas été remplacées et sont donc en commande ! Je me demande quand Yann va définitivement se faire oublier !...
Depuis le passage à bord du mécano qui nous a donné le feu vert pour naviguer, la fumée blanche n'étant pas dangereuse pour la sécurité du moteur, nous sommes allés à Ste Lucie, une trentaine de milles au Sud de la Martinique. Une belle navigation de conserve avec SAS³ qui a pris de magnifiques photos de l'Otter II sous voiles. Nous avons fait de même et avons bien entendu échangé nos documents pour notre plus grand plaisir réciproque. A Ste Lucie, nous avons atterri à Rodney Bay où nous avons fait ce que l'on appelle ici notre « clearance ». Cette formalité doit être réalisée impérativement à chaque sortie et à chaque entrée d'une île de « nationalité » différente. Revenus à la Martinique, nous avons changé de mouillage, préférant la baie de Ste Anne au Marin pour la qualité de la tenue des ancres.
Tout ce début du mois de février a été marqué par le son des tambours. Pendant la journée mais aussi tard dans la nuit ! Le carnaval se préparait avec un enthousiasme qui laissait beaucoup de participants baillant aux corneilles pendant la journée (question manque de sommeil!). Lundi passé, le 20 février, toutes les associations carnavalesques se sont retrouvées au Marin pour un défilé haut en sons et couleurs. Les tambours, résistant à la fatigue des dernières répétitions, ont repris force et vigueur et, petits et grands martiniquais ont dansé dans les rues. C'était magnifique ! Nous étions revenus au bateau depuis longtemps que cela tambourinait et dansait encore jusqu'au petit matin... Quelques jours après, l'indolence que nous avions crue habituelle chez les autochtones avait disparu. Le sourire plus spontané et la joie de vivre était de nouveau sur tous les visages.
Nous avons également navigué jusqu'aux Anses d'Arlet où l'eau est particulièrement cristalline et où nous avons effectué deux magnifiques plongées sous la direction de Stéphane, moniteur fédéral LIFRAS. Il nous encadre en vrai professionnel et me libère de la direction de palanquée. J'a-do-re !. Notre compresseur d'air a donc été mis à contribution et nous a permis d'effectuer la deuxième plongée en parfaite autonomie. Il est vrai que ce compresseur est très lourd et encombre notre coffre mais quel confort de pouvoir regonfler immédiatement sans dépendre de centres de gonflage qui profitent souvent de la situation pour pratiquer des prix prohibitifs.
En ce qui concerne nos projets, ils dépendent donc actuellement essentiellement du moteur. Après, nous remonterons jusque la Dominique et la Guadeloupe après quoi nous continuerons notre montée vers le N : Antigua et Barbuda, ensuite St Martin. Après cela, nous plongerons vers le SO pour rallier les îles ABC (Arruba, Bonaire et Curaçao). C'est à Curaçao que nous laisserons l'Otter II pour revenir au pays début juin. Les réservations sont faites.
Les raisons de ce choix reposent sur le désir que nous avons de découvrir les Antilles en prenant notre temps. Nous nous rendons compte que chacune des îles abordées possède sa personnalité et vaut la peine de s'y arrêter. Nous sommes toujours accueillis avec ce magnifique sourire qui sied si bien aux habitants de ces îles sucrées. Quand nous reviendrons en septembre, nous envisageons de redescendre l'Arc antillais en commençant par Cuba. Nous retarderons donc d'une année le passage de Panama vers le Pacifique. Voilà pour nos projets qui peuvent encore bien entendu changer ! Nous vivons au présent et profitons de la mer, du soleil et de nous deux qui continuons à former le dream team. La preuve (voir photo) !
Quant aux autres moments... on bosse : confection d'un récupérateur d'eau de pluie (voir photo), nettoyage de la coque, lecture, rédaction de courriels, etc...
Ou on découvre d'autres plats, d'autres saveurs : Féroce d'avocats, accras, colombo, sauce chien, christophines, caramboles, igname, arbre à pain, chatrou, poulet boucané,...
On se promène (petites promenades de 15 km!)...
On nage (l'eau a toujours 26°)
On copine,...et on se repose... (A suivre)
14:07 Écrit par Otter2 dans Journal de bord, Rapport de terre/mer | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
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